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Découverte de la Martinique : Histoire

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Histoire

Historiquement parlant, la société martiniquaise est jeune. L’abolition de l’esclavage ayant eut lieu en 1848, sa structuration réelle en incluant toutes ses composantes remonte à peine à la fin du XXè et début du XXIè siècles. Aussi, la présence de l’histoire est bien réelle et en avoir une connaissance, même dans ses grands lignes, apparaît comme un des traits essentiels au visiteur qui souhaite cerner et comprendre le contexte environnemental qui s’offre à lui.

Chronologie

1635 : Installation à Saint-Pierre des premiers colons français sous l’autorité de Pierre Belain d’Esnambuc. Un an après Louis XIII autorise l’introduction d’esclaves dans les Antilles françaises.

1645 : Création du Conseil souverain (dit supérieur) doté de nombreux pouvoirs, comme l’enregistrement des titres de noblesse des familles issues des îles. Son rôle évoluera avec le temps.

1648 : La Compagnie des Isles d’Amérique fait faillite et les îles sont à vendre. Jacques Dyel du Parquet achète la Martinique.

1664 : Jean-Baptiste Colbert préside à la fondation de la Compagnie des Indes occidentales. Les îles, dont la Martinique, reviennent à la couronne.

1674 : Nouvelle banqueroute, la Compagnie des Indes occidentales est dissoute mais la clause de l’exclusivité du commerce est maintenue. Le lieutenant-amiral hollandais Michel-Adrien de Ruiter attaque l’île, mais est repoussé. La victoire ouvre la voie au développement de Fort-de-France.

1685 : Etablissement du « Code noir » de Colbert qui régit la vie des esclaves en soixante articles.

1720 : Gabriel de Clieu, gouverneur de la Martinique, introduit le café aux îles.

1762-1814 : Vagues successives d’occupation anglaise. Ses conséquences sont très importantes et l’île se différencie un peu plus de la Guadeloupe. Le schéma social est maintenu et l’économie sucrière continue.

1794 : La Convention abolit l’esclavage. La Martinique, sous occupation anglaise, n’applique pas le décret.

1802 : Traité d’Amiens avec les Anglais, qui se retirent des Antilles. Napoléon Ier rétablit l’esclavage.

1804 : Sacre et couronnement de l’impératrice Joséphine de Beauharnais, native des Trois-Ilets (1763), épouse de Napoléon Bonaparte.

1807 : L’Angleterre interdit la traite négrière ; la France en guerre ne suit pas.

1812 : Benjamin Delessert fait connaître la betterave à Napoléon.

1815 : Napoléon Ier interdit également la traite négrière lors des Cents Jours. Son successeur Louis XVIII est obligé de s’y plier, devant la pression anglaise. Toutefois, l’interdiction ne sera réellement appliquée qu’à partir de 1831.

1844-45 : Premières usines sucrières, dites centrales ; la production industrielle s’accélère.

1848 : Abolition de l’esclavage (célébrée le 22 mai), par un décret de Victor Schoelcher (1804-1893).

1851 : Une loi de juillet 1851 autorise l’ouverture de la Banque coloniale (l’actuelle Banque des Antilles françaises, BDAF).

1852-1870 : Le Second Empire, les libertés subissent de nombreuses restrictions.

1853 : Début de l’immigration indienne.

1863 : Ouverture du deuxième établissement financier : le Crédit foncier colonial.

1871 : IIIe République. Représentation des colonies à l’Assemblée nationale, à la Chambre des députés, puis au Sénat. Les nombreuses réformes lancées en France (laïcité, gratuité de l’enseignement, etc.) trouvent un écho en Martinique.

1901 : Marie-Samuel Joseph Lagrosillière, dit « Lagro », fonde le Parti socialiste.

1902 : Eruption de la montagne Pelée, destruction de la ville de Saint-Pierre (env. 27 000 morts). Fort-de-France cumule les fonctions de capitale administrative, commerciale, financière et culturelle.

1905 : Chantier du canal de Panama ; plus de 5 000 Martiniquais partent y travailler.

1913 : Première Guerre mondiale et départs des premiers conscrits. La guerre permet à la Martinique d’exporter du rhum massivement jusqu’en 1922.

1928-1930 : La banane fait une entrée timide dans l’économie.

1929-1932 : La montagne Pelée se réveille de nouveau mais cette fois, les précautions sont prises.

1939-1945 : De septembre 1939 à juillet 1943, l’île passe sous le régime de Vichy représenté par l’amiral Georges Robert.

1946 : La Martinique devient département français, représentée par quatre députés et deux sénateurs. Un an plus tard Pierre Albert Trouillé est le premier préfet de l’île.

1951 : Premier cyclone baptisé (Dog).

1958 : Création en mars du Parti progressiste martiniquais (PPM), sous la direction d’Aimé Césaire. Création la même année de l’UNR (Union pour la nouvelle République), présidée par Camille Petit. Le parti change de nom en 1971, pour devenir l’UDR (Union des démocrates républicains) et, en 1976, le RPR (Rassemblement pour la République).

1961 : Création du BUMIDOM (Bureau des migrations des départements d’outre-mer) qui prend en charge l’organisation de flux migratoire vers la métropole.

1963 : Cyclone Edith (10 morts et dégâts considérables). 4 ans plus tard, un autre (Beulah).

1971 : Mise en service de la raffinerie de pétrole de Californie.

1973 : Alfred Marie-Jeanne, Lucien Veilleur, Marc Pulvar et Garcin Malsa fondent le mouvement « La Parole au Peuple ».

1972-1974 : La Martinique devient une région « monodépartementale ».

1978 : Alfred Marie-Jeanne fonde le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM).

1983 : Création du Conseil régional, dans le cadre de la décentralisation. Aimé Césaire est le premier président. L’université des Antilles-Guyane est ouverte officiellement.

1986 : Camille Darsières succède à Aimé Césaire au Conseil régional. Il laissera sa place 6 ans plus tard à Claude Lise.

1994 : La Martinique reste ancrée à gauche. Le Conseil régional est présidé par un communiste et dominé par le PPM, alors que le Conseil général est présidé et dominé par le PPM.

1997 : Elections législatives. Deux députés de droite (Anicet Turinet et Pierre Petit), un député indépendantiste (une première), Alfred Marie-Jeanne et un député PPM, Camille Darsière.

1998 : 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

1998 : L’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne devient le président du Conseil régional. Après trente années de persévérance, ses efforts sont récompensés par les électeurs martiniquais. Cohabitation entre la droite classique (RPR), la gauche martiniquaise (PPM) et le MIM. Alfred Marie-Jeanne milite avant tout pour le concept de « l’Assemblée unique » (l’île a un double statut de région et de département).

1999 : La Déclaration de Basse-Terre. Signée conjointement par les présidents des Conseils régionaux Lucette Michaux-Chevry (Guadeloupe), Alfred Marie-Jeanne et Antoine Karam (Guyane), la déclaration se donne pour objectif de rendre public le bilan négatif de ces trois départements.

Mars 99 : La banane martiniquaise est au centre de la bataille commerciale que se livrent les Etats-Unis et l’Europe. 2000 : Loi d’orientation pour l’outre-mer.

Juin 2000 : Aimé Césaire annonce qu’il ne se représentera pas à la mairie de Fort-de-France aux prochaines élections municipales. Un an plus tard Serge Létchimy (PPM) lui succède.

8 mai 2002 : Commémoration du centenaire de l’éruption de la montagne Pelée. L’anniversaire a été accompagné de festivités, avec notamment le premier grand rassemblement de vieux gréements et grands voiliers de la Caraïbe (4 au 8 mai 2002).

2003 : « Plus de responsabilité et moins d’assistanat ». La réponse pourrait-elle être la Loi de programme pour l’outre-mer ? En avril 2003, le Conseil régional annonce la création d’un fond de soutien à l’économie locale pour relancer l’investissement. Décembre 2003 : Référendum sur l’avenir institutionnel. Le « non » l’emporte de justesse avec 50,48 % des suffrages.

2004 : En février, le 24e préfet de la Martinique, Yves Dassonville, vient remplacer Michel Cadot (2000-2004). Après la sécheresse de 2003, des pluies diluviennes s’abattent sur l’île. L’agriculture est touchée. En visite en Martinique, le ministre de l’agriculture Hervé Gaymard apporte une aide de 9 millions d’euros pour la banane, qui est en crise. Cette aide s’ajoute à celle de Bruxelles, soit un montant de 17 millions d’euros, une somme jugée insuffisante. Les syndicats CSTM et l’UGTM déclenchent une délicate polémique autour des enseignants venant de métropole. Ils mettent en avant la différenciation culturelle et les postes qui devraient être attribués de préférence aux locaux. Une hausse de la délinquance est constatée sur cette même année. Elle viendra s’ajouter au problème de l’immigration clandestine qui préoccupe l’Etat et les instances locales.

2005 : Référendum sur le traité de Constitution européenne. La Martinique répond « oui » avec 69 % (faible participation de 22,2 %). Le secteur de la canne est debout. La demande d’une aide est relancée. L’affaire Dieudonné connaît une petite suite en Martinique, où il subit une agression. Plusieurs personnalités de l’île condamnent l’acte et la tension retombe. Un face-à-face entre la Région et le préfet. Ce dernier proteste contre une subvention attribuée à l’Association des Etats de la Caraïbe, estimant que cela relève de la souveraineté nationale. La baisse du tourisme de croisière se confirme. La crise de la banane antillaise continue : le comité de gestion de la Commission européenne débloque une aide de 110 millions d’euros. Difficile congrès du Parti progressiste martiniquais (PPM). François Baroin est le nouveau ministre de l’outre-mer ; il remplace Brigitte Girardin.

PERIODE PRECOLOMBIENNE

La culture caribéenne est la première à rencontrer l’homme venu au-delà des mers. Un face à face qui leur sera fatale puisqu’elle sera engloutie avec une incroyable rapidité, particulièrement dans les Grandes Antilles. Maladies nouvelles (grippe, variole…), combats, rixes, expéditions punitives, déportations (et fuite), assimilations, esclavages sont les principales raisons de cette tragédie. Les habitants des Petites Antilles résisteront un peu plus longtemps, ceci étant surtout à une colonisation plus tardive et lente. Arrivés au XIXe siècle, ils quitteront également la scène de l’histoire.

Ainsi un passé de plus de 6 500 années prendra fin. On pense que la région connut la présence de l’homme entre –10 000 à – 5 000, soit dans la période « paléo-indienne », mais il n’existe à ce jour aucune trace. Il faut attendre la période « méso-indienne » (de - 5000 à notre ère) pour que l’on retrouve les premières traces de peuplades. Ces chasseurs-cueilleurs se déplacent au gré des besoins alimentaires (à priori pas d’habitat) et utilisent la pierre (également os et coquillages) pour divers besoins. Vers la fin de cette ère (à partir du Vè siècle), arrive une nouvelle culture originaire de l’Orénoque. Appelée aujourd’hui la culture saladoïde, ceci en référence au site de Saladero dans l’actuel Venezuela, elle se distingue par la maîtrise de l’artisanat (céramique), de l’agriculture, des techniques de navigation et de la pêche. Avec une progression étonnante, ils gagnent rapidement les Petites Antilles et les parties méridionales des Grandes Antilles (Porto Rico, Haïti et la République dominicaine). Ils ont, sans doute, acheminé avec eux des produits comme le manioc, la patate douce ou encore le piment. Les conditions de rencontre entre les deux cultures sont encore méconnues fautes de preuves matérielles. Confrontation ? Assimilation ? Métissage ? Peut-être que les nouveaux les ont tout simplement repoussé vers les Grandes Antilles, ceux, dans ce cas-là, qu’auraient rencontrés Colomb (les Ciboneys) ?

Ce qui est sûre que la culture saladoïde, que l’on appellera arawak , s’affirme. Les recherches archéologiques ayant démontrés une certaine mutation dans les arts, un arrêt de leur flux migratoire et des liens affaiblis avec le continent à partir du VIè siècle après J.-C., on commence à parler de la période « néo-indienne » (de notre ère à l’arrivée des colons ; appelée aussi Huecoïde). Celle-ci a fait couler pas mal d’encres puisqu’on a eu l’habitude de voir dans ce petit chamboulement l’arrivée d’une nouvelle vague, également originaire de l’Orénoque, celle des Caraïbes (ou Kallinagos) auxquels sont associés la plupart des termes coloniaux que l’on connaît de nos jours, le plus célèbre étant celui de cannibalisme. Cette théorie s’est surtout appuyée sur les témoignages des premiers colons différenciant, parfois avec des contours flous, les Arawaks et les Caraïbes. Et pourtant, l’archéologie, elle, n’a pu constater ni un « renouvellement » de la population ni la trace d’une confrontation ayant débouché à une nouvelle culture dissociable. La dénomination de Tainos que l’on retrouve également dans les premiers récits est celle donnée par les Européens aux habitants des Grandes Antilles.

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PERIODE COLONIALE

La période coloniale de la Caraïbe est surtout associée à l’un des personnages le plus connu de l’histoire de l’humanité : Christophe Colomb (1451-1506), cartographe et marin génois nommé le 17 avril 1492 amiral par Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Tout commence lorsqu’il arrive dans la nuit du 12 octobre 1492 à la tête de trois bateaux (La Pinta, La Nina et La Santa-Maria) et de 90 hommes, aux îles connues aujourd’hui sous le nom des Bahamas (à San Salvador, appelée Guanahani par les locaux).

La Martinique sera baptisée par celui-ci lors de son quatrième voyage, en juin 1502, avant qu’il ne se dirige vers l’Amérique centrale. Pratiquement tous les noms des îles que nous connaissons aujourd’hui datent de cette époque. Il en va de même de noms indigènes dont la connaissance, contrairement à ce qui s’est passé sur le continent, ne repose pratiquement que sur ces premiers témoignages. D’où les probables et nombreuses distorsions, renforcées par le temps, avec lesquelles ces noms sont parvenus jusqu’à nous. Pendant longtemps, on a supposé que le nom de l’île venait de Madinina, qui devait signifier « l’île aux fleurs » ou encore « l’île aux femmes ». Pourtant la grande majorité des fleurs que nous connaissons sur l’île a été introduite par les colons ultérieurement… Quant aux femmes, il semble très probable que la réponse se trouve dans la chronologie colombienne. En effet, une légende autour d’un certain Matinino (île ou région des femmes) était véhiculée en ces temps là, ce que nous rapporte, par exemple, Pedro Martir de Angleria (1455-1526, également précepteur de l’un des fils de Colomb, Diego Colomb), qui a vécu les premières étapes de la colonisation. Colomb, tout lettré et cultivé qu’il fût, était maladivement obsédé par l’or, qui joua un rôle important dans ses pérégrinations. La légende de Matinino et l’or semblent être liés, ce qui aurait donné un dérivé : Madinina (ou Matinina). On trouve également les nom de « Jouanakaera » (ou Gwanakaera) rattaché à la culture indigène.

XVIe et XIIIè siècles

Le XVIè siècle est celui des Espagnols, dont le tourment majeur sont les activités de pirateries épaulées pour la plupart du temps par ses rivaux voyant d’un mauvais œil son hégémonie arbitraire dans la région. Préférant logiquement les grandes espaces du continent et les grandes îles, les Conquistadores ne s’intéressent pas aux petites îles, comme la Martinique. La reconversion des indigènes en esclaves se révélant une tâche impossible, ils optent pour une solution qu’ils connaissent déjà. Appelée esclavage ou encore commerce triangulaire, la traite négrière est lancée dès les débuts de la colonisation hispanique.

Ce n’est qu’au XVIIè siècle que débarquent les autres puissances occidentales de l’époque, l’incontournable Angleterre en tête. Saint-Christophe (actuel Saint Kitts) devient la première base des Français qui entament l’aventure sous la direction de Pierre Belain d’Esnambuc (1585-1637), en 1625. Avec l’appui de Armand Jean du Plessis dit cardinal de Richelieu (1585-1642), , est créé , la Compagnie de Saint-Christophe , auquelle est confié le nouveau commerce colonial. Mal gérée, elle laissera sa place à une autre entité en 1635, la Compagnie des Isles d'Amérique. Ces débuts sont marqués par des rivalités entres les différents acteurs dépêchés par la Couronne. En septembre 1635, D’Esnambuc débarque à Saint-Pierre. Il y fait construire un fort et octroie à Jean Du Pont, le titre de gouverneur de l’île fraîchement colonisée (1635-1636). L’arrivée des Français sur l’île irrite les indigènes de la région, y compris les habitants de la Guadeloupe : ils passent à l’attaque. Cette première offensive importante est repoussée par Du Pont. Ce dernier est capturé par les Espagnols alors qu’il tente de gagner Saint-Christophe. D’Esnambuc nomme à sa place son neveu, Jacques Dyel du Parquet, arrivé deux ans plus tôt dans la Caraïbe. Contrairement à la Guadeloupe, où l’aventure commence très mal pour les colons désordonnés, Du Parquet s’acquitte brillamment de la mission qui lui est confiée. D’ailleurs l’histoire des deux îles restera assez fidèle à ce premier schéma de la colonisation : une Guadeloupe souvent bousculée et une Martinique opulente.

Personnage important des débuts de l’histoire de la Martinique, du Parquet se met très vite au travail : bonnes relations avec les indigènes de l’île, répartition des terres aux colons, arrivées de nouveaux planteurs, fondation d’un Conseil souverain (dit supérieur, 1645), un fort à Fort Royal (future Fort-de-France, la ville est fondée en 1669), introduction de la canne à sucre (1638), structuration de la vie sociale et des habitations, acquisition de Sainte-Lucie et de Grenade, etc. Il finira même par racheter l’île en 1651 de la Compagnie des Isles d'Amérique alors en banqueroute. De gouverneur il devient seigneur propriétaire, titre qu’il garde jusqu’à sa mort en 1658.

L’arrivée au pouvoir du roi Soleil, Louis XIV (1654-1715), marque un tournant majeur dans la destinée de l’île. Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) fonde en 1664, la Compagnie des Indes Occidentales et l’île revient de nouveau à la Couronne. Dotée de larges prérogatives jusqu’à battre monnaie, elle reçoit le droit exclusif (1670) du commerce avec le Nouveau Monde. Se sentant lésés et contrôlant jusqu’à alors le commerce, les Hollandais profitent d’être en guerre avec la Métropole pour envoyer en Martinique (juillet 1674) une puissante flotte commandée par le célèbre lieutenant-amiral Michel-Adrien de Ruiter (1607-1676). Mais l’impensable a lieu : ils sont repoussés et accusent de lourdes pertes contre une poignée d’hommes défendant l’île. Outre les Hollandais, l’île recevra plusieurs fois la visite hostile des Anglais, ce qui aura pour conséquence de délocaliser la capitale au fil du temps à Fort-de-France, beaucoup plus facile à défendre. Cela n’empêchera pas Saint-Pierre de demeurer la centre économique. La nouvelle compagnie est dissoute en 1674, mais malgré cette énième faillite, le commerce profitable continue, cette fois dépendante directement de Paris. La France devient un producteur sucrier incontournable. En 1685, le célèbre Code Noir de Colbert prend acte officiellement.

XVIIIè et XIXè siècles

La mort de Louis XIV est suivie de la Régence (1715-1723) et de l’avènement de Louis XV (1723-1774). La Martinique entame le siècle en bonne santé, à un tel point que les relations peuvent facilement diverger avec Paris pour cause de conflits d’intérêts. Plus que le roi, c’est le qui marque cette époque qui voit apparaître une nouvelle denrée fructueuse, le café, acheminée sur l’île par le capitaine Gabriel de Clieu, sieur de Derchigny (1687-1774).

L’héritage positif de la restructuration du règne de Colbert aidera pleinement à doper le commerce maritime, notamment avec les Antilles. A sa mort, la Martinique affiche une santé économique redoutable comme pour mieux se préparer aux futurs tempêtes qui guettent. L’île échappe de justesse au traité de Paris (1763), signé après la guerre des Sept Ans. Même si le tumulte continue, l’industrie sucrière maintient sa forme jusqu’à une autre épisode capitale, celle-ci annonciatrice d’un changement de cap que l’on essaiera de maîtriser tant bien que mal, la Révolution.

Hormis le tourbillon dans lequel l’île va basculer, mettant face à face les Républicains et les Royalistes, elle vient se rajouter à tout un contexte guère réjouissant. Les Etats-Unis, nouveau pays indépendant (1776), propage la notion d’égalité, les sociétés antiesclavagistes (souvent anglophones) dénoncent les politiques coloniales et La France des Lumières fustige l’esclavage, alors à son apogée. Entre hésitations, tergiversations et confrontations l’île passe sous la tutelle anglaise. Elle le reste jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Napoléon Ier, laissant derrière des acteurs dont on retiendra des noms tels que Lacrosse ou Delgrès. Adepte notoire de l’ordre avant tout, Napoléon Ier rétablit l’ancien système colonial de l’île, l’enjeu commercial étant alors jugé primordial. Ses déboires avec Buckingham ne manque pas de ramener les Anglais dans la région et ce jusqu’à la Restauration qui s’installe définitivement après les Cents Jours. Contre toute attente, la monarchie continue à soutenir officieusement le commerce colonial adossé à l’esclavage, situation qui perdure jusqu’en 1831. Par ailleurs, l’instabilité politique menace et l’arrivée de la révolution des « Trois Glorieuses » n’est pas une réelle surprise. Charles X est écarté du trône au détriment de Louis-Philippe Ier, un destin qu’il connaîtra lui-même en 1848 avec la révolution de Février (1848) et l’avènement de la IIè République. Voici le contexte dans lequel apparaît un homme qui arrivera, par sa persévérance, à dénouer les incertitudes flottantes au sein de abolitionnistes, Victor Schœlcher (1804-1893), sous-secrétaire d'État à la Marine. Si la mémoire collective l’a retenu avant tout c’est bien pour son indéniable rôle de fil conducteur. Le 27 avril 1848 l’acte d’émancipation est signé (fêtée le 23 mai) et la phrase historique apparaît : « nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves… ».

La société post-esclavagiste dont l’émergence coïncide aux débuts de l’industrialisation de l’île (usines de sucre, mécanisation, lignes de chemins de fers) doit s’adapter aux nouvelles données et la transition est plutôt douloureuse ayant des conséquences multiples, on s’en doute. Parmi celles-ci des élections (Schœlcher devient le député de l’île), des réglementations visant à contrôler la sécurité et à organiser le nouveau marché du travail et l’appel à une main d’œuvre étrangère afin de palier aux besoins croissants des usines centrales. La dernière attire dès mai 1653 des originaires de l’Inde. L’île recevra 25 500 personnes jusqu’en 1883, soit presque la moitié de ce que la Guadeloupe a accueilli.

Le Second Empire (Napoléon III) marque le pas au niveau des droits et libertés en France comme en Martinique. Les projets lancés à l’époque du gouvernement républicain provisoire ne sont pas remis en cause, ce qui permet au processus industriel de continuer. L’idée de puissantes banques pouvant soutenir l’industrie remonte à cette époque. Par contre, la deuxième moitié du XIXè siècle n’offre plus les avantages du passé et la production du sucre avec ses débouchés pratiquement garantis est de plus en plus menacée. Une monoculture qui inquiète déjà à l’époque et dont les effets sont tangibles. Par exemple, les planteurs puissants, qui sont en minorité, se renforcent et les petites structures tendent à disparaître, obligées de céder leurs terres en contrepartie de leurs dettes, soit à l’usine soit à une plus grande propriété. Les élections de 1881 en France renforce définitivement la République, l’année où la loi autorisant les syndicats est décrétée, la liberté de la presse et de l’imprimerie assurée. Une période très importante pour la Martinique, qui, de son côté, est entrée dans une nouvelle crise sucrière. Elle va former en grande partie la société que nous connaissons aujourd’hui. Les vagues successives de réformes menées en France se reflèteront aux Antilles. Outre les droits syndicaux, citons l’exemple des lois scolaires de Jules Ferry (laïcité, gratuité de l’enseignement). Depuis l’abolition, la majorité, non instruite, ne peut encore prétendre à aucune place au sein de l’organisation sociale de l’île, la raison principale revenant néanmoins aux dispositifs administratifs aménagés d’une telle sorte que les anciens esclaves sont plus ou moins sous contrôle.

PERIODE CONTEMPORAINE

XXème siècle

La Martinique entame le siècle avec la catastrophe de Saint-Pierre (8 mai 1902) : l’éruption de la montagne Pelée. Le symbole de l’ère coloniale disparaît en une seule journée (plus de 27 000 morts), un choc qui aura de multiples conséquences : démographique, social, politique et économique. L’activité économique de l’île se déplace vers Fort-de-France. Le Nord de l’île, qui a connu les débuts de la colonisation et qui a été le centre névralgique pendant presque 3 siècles, met un terme à sa prédominance au détriment du Sud.

Les réformes entreprises par la IIIè République dans les années 1880 marquent pleinement le début du siècle, sur fond de crise de l’industrie sucrière. Cette même crise qui annonce définitivement la fin de l’âge d’or : le capital se concentre dans les mains d’un petit cercle privé et du domaine public. La chute des prix, rendant les coûts pesants, va se refléter sur la masse salariale, entraînant plusieurs troubles jusqu’à la départementalisation. Encore très jeune, l’appareil syndical est confronté à un difficile dilemme : agir dans un environnement où les usines sont fragiles tandis que la main d’œuvre s’accroît. Une partie ira chercher du travail dans les travaux du canal de Panama (env. 5 000 personnes), qui a été pris en charge par les Américains après l’échec retentissant de la France. Situation à l’opposé de la période abolitionniste, le surplus de l’offre mettra le patronat en position de force. Le noyau représentant les classes populaires, qui a commencé à prendre forme à la fin du siècle, accélère son développement. Bien entendu, ses membres constituent une sphère assez restreinte et sont surtout issus d’un environnement culturel leur ayant permis de maîtriser les rouages de la République. Au fur et à mesure que leur base s’élargit, les visions et combats des uns et des autres diffèrent. Certains défendent les valeurs républicaines, l’intégration coloniale ou le principe d’une entité multiculturelle ; d’autres sont méfiants à l’égard de « l’ancien bourreau » qu’est Paris et tout acte de rapprochement est considéré comme une assimilation.

La Première Guerre Mondiale est une autre phase importante. Malgré la crise sucrière, 20 usines sont toujours en activité. Le processus industriel qui prend ses racines au milieu du XIXè et qui marque, malgré tout, la première moitié de ce siècle attire une nouvelle migration à très petite échelle afin de palier les besoins déclenchés par les avancées techniques, les nouvelles modes de gestion ainsi que le système financier. Le service militaire est instauré dans les colonies et les premiers conscrits partent en octobre 1913 (en tout 18 000 combattants). C’est lors de cette période que se développe la production du rhum, produit que la Métropole demande pour les tranchées et explosifs.

Après la guerre, l’île renoue avec son contexte économique défavorable. L’optimisme déclenché par le commerce du rhum s’estompe rapidement et, pour compléter le tableau, les cours mondiaux du sucre s’effondrent, dus à une surproduction. Il ne restera que 120 distilleries vers la Deuxième Guerre Mondiale. A cette même période, vers la fin de la décennie 1920, une nouvelle denrée arrive dont l’importance sera croissante, surtout à partir de 1960 : la banane.

La Deuxième Guerre Mondiale se déroule fort différemment pour l’île puisqu’elle passe sous la tutelle du gouvernement Vichy et subit le blocus des Forces Alliés. Après la guerre, De Gaulle rend ses hommages aux Antilles. Economiquement parlant, la Martinique ressent en partie la situation calamiteuse de la France d’après-guerre : pénuries et envolées des prix. La loi du 19 mars 1946 est promulguée sous le « Ministère de la France d’Outre-Mer », et l’île devient un département. La départementalisation va créer deux blocs dont les visions s’affrontent toujours : les pours et les contres. Moins nombreux, le second groupe milite pour une indépendance. On ne parle donc plus de gouverneur mais de « préfet » et de « sous-préfet ». Les formations de gauche dominent l’échiquier politique. Cependant, on constate une nette radicalisation de la branche communiste qui s’oriente vers le choix de l’indépendance, estimant la France comme une force coloniale. Ce n’est qu’à partir du Gaullisme que la diversification s’impose.

Le déclin de l'industrie sucrière continue annonçant le chômage à grande échelle à l’horizon. Privées de ses capitaux qui se dérobent de plus en plus, les dernières usines restent debout grâce à aux apports du domaine public. L’incontournable culture de la canne, qui est maintenant connu pour son rhum, continue et avec à ses côtés la banane. Le secteur agricole demeure la première activité économique. Il emploie presque la moitié de la population active dans les années 1950, incluant les activités ponctuelles, comme les saisonniers.

Dans les années 1950 , la Caraïbe et les pays du Commonwealth connaissent des mouvements de migration. Les Antilles Françaises sont concernées. L’Etat prend très vite les choses en main et met sur pied une réglementation. Le BUMIDOM est créé en 1961 (Bureau des migrations des départements d'outre-mer) et s’en charge. Le flux s’accélère dans la décennie 1960 pour ralentir à partir de la décennie 1980 : une période qui voit environ 190 000 Martiniquais émigrer ! La décentralisation prend forme en 1982 avec la loi Gaston Deferre. L’année d’après la Martinique se voir munir d’une seconde collectivité, venant rejoindre le Conseil Général : le Conseil Régional. Cela donne naissance à un statut particulier, appelé « monodépartemental ». La décentralisation sera suivie dans les DOM par une succession de loi visant à favoriser le développement politique, social et économique. Parmi elles, la « Loi d'Orientation pour l'Outre-Mer » (LOOM) qui entre vigueur un an après la fameuse Déclaration de Basse-Terre (décembre 1999). Signée conjointement par les présidents des conseils régionaux Alfred Marie-Jeanne (Martinique), Lucette Michaux-Chevry (Guadeloupe) et Antoine Karam (Guyane), la déclaration se donne pour objectif de rendre public le bilan négatif de ces 3 départements. Ce manifeste est très important, non par le simple fait d’avoir été signé par des présidents représentants trois « régions concurrentes », mais surtout par son côté inédit, où des « tabous » sont brisés. Les termes « d’assistanat généralisé, dérives sociales » sont pointés du doigt et la nécessité d’une « initiative locale » mise en évidence.

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